Un peu de tout et de tout un peu

Un peu de tout et de tout un peu

Rentrée littéraire d'Amélie Nothomb entre tragédie grecque et comédie burlesque

Tous les ans à la rentrée, je l'attends et tous les ans, elle est là, soucieuse de ne jamais décevoir l'attente de ses lecteurs. Elle, c'est la petite dame en noir au chapeau pointu, Amélie Nothomb, fée ou sorcière de la littérature qui sait comment enchanter les amateurs de bonne littérature. 

Avec son dernier livre, elle fait fort,  décrivant un milieu qu'elle connaît bien, celui de la noblesse belge, mais pas selon le Point de vue de certains magazines qui ne montre l'aristocratie qu'en robes de soirée et smoking dégustant champagne et petits fours dans des demeures raffinées. Amélie évoque la vie de château entre deux de ces réceptions raffinées. Et la vie de château n'est pas ce que l'on croit. Quand on est noble de vieille souche et honnête, il est très difficile de maintenir son rang et entre deux réceptions, on a froid et on meurt des conséquences de ces privations. C'est pourquoi le comte Neville se retrouve contraint de vendre le château familial.  Et il a décidé de donner une dernière réception, son chant du cygne, avant la mise en vente. Mais sa fille cadette, Sérieuse, ayant fugué (on n'est pas sérieux quand on a dix-sept ans), il rencontre une voyante qui lui prédit qu'il va tuer un invité au cours de cette même réception. Et voilà notre comte sombrant dans les affres de l'angoisse. Ce qu'il craint n'est pas tant de tuer quelqu'un mais de perdre la face et de la faire perdre à sa famille dans ce milieu où il importe avant tout de sauver les apparences. La plus jeune fille du comte, au courant de l'horrible prédiction, propose très sérieusement à son père une solution inattendue pour que ce crime survienne sans qu'il commette d'impair vis-à-vis des invités. Proposition que le comte finit par accepter non sans passer par d'horribles tourments. Mais sans révéler la fin de l'histoire, sachez que la facétieuse Amélie a plus d'un tour dans son chapeau pour que cette tragédie se termine en happy end burlesque. 

Un très court roman ou une très longue nouvelle, écrite dans ce style raffiné qui caractérise Amélie avec de nombreuses références à l'antiquité grecque mais aussi une référence clin d'oeil à Oscar Wilde, témoignage de l'immense culture littéraire de l'auteur.

Ne ratez pas le dernier Amélie Nothomb, Le crime du comte Neville, une description satirique,  spirituelle et pleine d'humour de l'aristocratie belge. 



09/09/2015
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